Derrière les schémas d’organisation se cachent les phénomènes qui les sous-tendent. Similairement, sur le plan de l’entendement, nous pouvons considérer la musique comme la négation du son au profit de son organisation. Pourtant, un son qui serait complètement abandonné à son autonomie, plutôt que recueilli comme matériau d’une facture poétique, retournerait à la rumeur de la nature. C’est donc dire que, pour être perçu esthétiquement, le son a besoin de la musique autant que la musique a besoin du son.
Cette tension dialectique se retrouve au cœur de l’harmonie naturelle, dont le matériau, des proportions de nombres entiers, correspond à la mesure exacte du phénomène. Un équilibre devient possible entre la musique et le son; entre l’ordre, nécessaire à l’émergence de la complexité, et le chaos, au potentiel créateur infini. — Simon Martin